
"Colomby/Thaon le Jour J. Attaque de la 21ème Panzer Division contre les Canadiens." illustration de Paul Cherrier (2012)

« Halt, halt, zurück !! »Le début de la nuit fut calme, juste perturbé par le tir de quelques tireurs embusqués. Soudain, au loin à deux heures du matin se fit entendre un bruit de véhicules venant du sud-est. Au départ, les Chaudières pensèrent à une colonne amie, puis cette unité s’arrêta à proximité d’un carrefour, à seulement quelques dizaines de mètres et les occupants des véhicules en descendirent. Les hommes pouvaient entendre de plus en plus clairement des conversations en Allemand. L’un d’eux, sentant que quelque chose ne tournait pas rond, hurla soudain : « Halt, halt, zurück !! ».
Toutefois les Panzergrenadieren reçurent l’ordre de foncer sur les Canadiens au pas de charge. Le 57 mm près de la route abattit le premier véhicule, avant d’être pulvérisé à son tour. Ensuite, l’un des derniers véhicules de la colonne fut détruit par le 57 mm du caporal Roy, installé plus loin, créant très vite un chaos impressionnant, tous les véhicules étant bloqués sur la chaussée.Un échange de coups de feu eut lieu, une meule de foin s’enflamma très rapidement, permettant aux défenseurs Québecois de bien distinguer la colonne.


La nature exacte de cette colonne est mal connueIl n’y avait en tous cas pas de véritables tanks, sans aucun doute des half-tracks, des véhicules de transports blindés et de simples camions. Toutefois, vu que les deux 57 mm furent détruits, on peut penser qu’il y avait un ou plusieurs semi-chenillés équipés de canons.
Roy fut retrouvé agonisant à déplorer des morts sur sa pièce d’artillerieMais les Canadiens ne furent pas pour autant épargnés, ils eurent plusieurs tués, notamment le lieutenant Anthony Ladas, officier de haute qualité et le caporal Roy fut retrouvé agonisant à déplorer des morts sur sa pièce d’artillerie, des blessés mais aussi une quinzaine de prisonniers furent capturés par les Allemands, dont le capitaine Pierre Vallée, qui a apporté de précieux éclairages sur ce combat, mais aussi le caporal Lebel, le soldat Bigras, étant parvenus avant le lever du jour à se replier. Cet engagement très violent est en fait la toute première rencontre entre les soldats canadiens et les unités blindées allemandes. Effectivement à partir du 7 juin les Canadiens eurent à affronter les téméraires Panzerdivisionen de la Waffen SS pendant plus d’un mois au nord et à l’ouest de Caen !

Retour sur les lieux, en images

En allant vers le fameux carrefour, à la sortie de Colomby. Les Chaudières étaient postés aux alentours.

L'ex route principale Caen-Courseulles, en regardant direction Caen. A cet endroit fut anéantie la colonne blindée des Penzergrenadieren.
4 comments
François Boucha a écrit :
7 Juin 2015
Le régiment de la chaudière est formé de canadiens francophones, plutôt que français.
Somon a écrit :
26 Sep 2016
Toujours prenant d’infos intelligentes.
Cordialement
BEZOT a écrit :
14 Mar 2017
Bonjour Monsieur CHERRIER,
Un grand merci pour toutes ces précisions que je désespérais obtenir un jour, car j’ai traversé quotidiennement ce battlefield de Colomby durant 20 ans (+ celui du Château de la Londe). Je pensais que cela s’était déroulé plus bas, vers la Mare d’Anguerny*, où la route est vraiment encaissée, empêchant ainsi toute manœuvre (*et où furent enterrés dans un premier temps les artilleurs canadiens).
Un grand merci également pour toutes ces informations sur les Vikings (et oui ! Normand oblige…). Avez-vous eu connaissance du combat du Bois des Rues à
Bernières (1 Pak 43 contre 3 M7 + 2 Sherman détruits par mines), dont le souvenir est rappelé par le monument, situé à la sortie Sud du bourg, dédié aux artilleurs canadiens, disparus dans l’explosion d’un des 3 M7 ?
Curieusement, plus au Sud, le PC du 2e Btn de l’IR 736, situé à Tailleville (Emmaüs), était à 800 m à l’Est du fort romain (avec une garnison de 500 hommes soit +/- un Btn) qui, relié à des postes avancés (Wiederstandnest avant l’heure), par la tranchée romaine du Bois des Rues, défendait le Littus Saxonicum : préfiguration du Westwall (bégaiement de l’histoire…).
Excusez-moi de vous envoyer ces remerciements « réchauffés » mais je viens de découvrir votre site très intéressant et très documenté. Bonne continuation !
Avec mes salutations distinguées
G.BEZOT
verdonk a écrit :
2 Juin 2018
oui je sait ou ont été enterrer deux des soldat le 7 en bas du village ou a l’epoque il y avait une mare
deux sont au cimetière Canadien cote a cote
les rues et tombette aussi d »ailleurs le village de beny/mer fait don d’une des batterie au Mémorial de caen