Hésitants, les Normands ? Voilà une image qui nous colle à la peau depuis des temps reculés. Mais d'où vient-elle ? À qui la doit-on ? Est-elle méritée ?
Même Jean de la Fontaine l’a écrit dans une de ses fables :
« Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère. Et tâchez quelquefois de répondre en Normand »Il semble que la Normandie affectionne les réponses évasives. « Il s'y fait une grande consommation de mais et de si », écrit un auteur du XIXe siècle. » Mais est-ce toujours parce que les Normands manquent de bonne foi, de franchise ? « Les réponses évasives sont souvent justifiées par l'indiscrétion, ou même par l'inconvenance des interrogations. Personne n'est obligé de livrer ses opinions ou ses secrets au premier venu. Et puis une foule de questions ne sont pas susceptibles d'une réponse complètement affirmative ou négative ». Avant que les expressions « Une réponse de Normand » et « P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non » n’entrent dans la langue courante, les esprits taquins aimaient rappeler le proverbe suivant: « Un Normand a son dit et son dédit ». L’idée est la même : les Normands seraient aussi infidèles à la parole donnée que rusés dans les affaires. D’où vient donc cette image ? L’explication la plus répandue mentionne une ancienne loi normande donnant le droit à une personne ayant signé un marché de rectifier ou d'annuler le contrat dans les vingt-quatre heures de sa signature. Il ne nous a pas été possible de retrouver un seul document original confirmant cette curiosité, mais l’explication paraît crédible. Ce qui est aujourd’hui considéré comme un défaut de caractère serait donc né d’une coutume de justice. Une autre hypothèse a été avancée, un brin plus farfelue. Le préjugé remonterait au Moyen-Age, quand les Vikings terrorisaient les côtes européennes. Lorsqu’une bande de guerriers avait accepté, moyennant tribu, de laisser en paix la province où elle avait débarquée; une autre troupe la pillait sans scrupule, ne se sentant liée par aucun accord. Alors, mille ans plus tard, les Normands ont-ils gagné en constance et en droiture ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non…
10 comments
giffard a écrit :
23 Juin 2012
comme il est dit plus haut, on n’aime pas que les autres se mêlent de nos affaires, alors le p’têt ben veut dire « mêles toi de se qui te regarde » mais on est fidèle à la parole donnée « cochon qui s’en dédie » quand à la soi-disant indécision, c’est surtout de la méfiance et de la prévoyance, on ne peut pas prendre des décisions comme çà, sur le coup, il faut réfléchir avant de dire « OUI » justement pour ne pas avoir à revenir sur notre parole. Beaucoup devraient nous imiter en cela.
Goubelin a écrit :
23 Juin 2012
Pour l’ancienne loi normande, on trouve aussi l’expression :
« Un Normand a son dit et son débit »
Warenghien a écrit :
2 Oct 2014
On dit:
« Un Normand a son dit et son dédit! »
Expression qui vient d’une ancienne loi normande d’origine Viking, qui permettait à quelqu’un ayant conclu un marché, de s’en dédire dans les 24 heures.
Malandain a écrit :
4 Août 2019
« dédit »…
Gasnier Jérôme a écrit :
22 Juil 2012
Les Normands sont en général timides et réservés un tout petit peu comme les Japonais… Courtois aux inconnus mais durs en affaires…
Malgré ces défauts, ils peuvent être très hospitaliers !
Ils utilisent trop les « Si » et les « mais », ils se méfient de tout ….!
Ils ne font pas trop confiance aux personnes (même aux proches)…
La confiance en soi est un objet tabou , lol.
C’est mon opinion en tant que Normand !
http://www.dreknor.fr/article.php3?id_article=80
guillaume le con errant a écrit :
22 Avr 2014
c’est p’tet ben vrai ce cours d’histoire.lol
christine a écrit :
26 Avr 2015
Je ne suis pas normande mais marseillaise! !!!!!
Maisj ai connu un normand dont je suis tombée follement amoureuse et ccest bien vrai .
Mefiant, indecis mais tellement gentil !!!!!
Dommage que ça n est pas marché !!!
Surement la faute a son caractère de cochon .
Jérôme a écrit :
23 Nov 2019
Qu’est ce que tu deviens Christine ?
P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non | le Grand Journal a écrit :
6 Juin 2015
[…] Français qualifient l’expression p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non de réponse normande. Pour les Normands, une foule de questions ne sont pas susceptibles de recevoir […]
Toto a écrit :
19 Nov 2018
Je suis normand et peux vous dire qu’avant de dire oui, on réfléchit bien, de peur de se faire avoir. Les personnes redoutent un esprit malveillant qui aurait une idée à laquelle on ne pense pas et de tomber dans un piège. Ensuite ils(elles) en reparlent entre eux avant de se décider.
Aussi, les normands n’aiment pas dire non, refuser quelque chose. Dans ce cas ils vous diront: faut vouére. Faut qu’on n’en rcause.
S’il te répond: j’dis pas non,, c’est oui. Il y a juste à attendre un peu et le ou la revoir!
Mais quand il te dit quelque chose, ce qui peut être long (des jours, des années), c’est bon. leur parole vaut mieux que l’écrit d’un autre.
Personnellement j’ai souvent négocié avec des normands.
Il faut aussi y aller doucement, faire connaissance, surtout sur soi, car eux se livrent peu, de peur que cela ne se retourne contre eux, toujours la politique du ni oui ni non … Ensuite bien prendre son temps, expliquer pourquoi on veut ceci ou cela, attendre, faire durer, revenir, pas trop parler, … Toute une psychologie d’un bon échange qui fera qu’ensuite nous serons amis!
Si tu es nouveau dans un village, ils peuvent te laisser passer un hiver sans te parler pour te tester, puis ensuite s’ouvrir à toi, après un bon interrogatoire en règle. Ensuite quand on se connait, ils feront tout pour t’aider!
A la revoiyure!
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